The Lunch Box est un film surprenant. Ni dans sa réalisation, ni dans sa trame, si ce n’est qu’elle narre la correspondance entre une jeune hindoue que son mari délaisse, avec un employé administratif, chrétien, sur le point de partir à la retraite, et qui doit être remplacé par un collègue, musulman, qu’il a du mal à supporter.
Au-delà des différences religieuses et culturelles des trois protagonistes, ce que nous enseigne le film de
Ritesh Batra, c’est une pratique totalement inattendue. En effet, chaque jour à
Bombay, ce sont environ 200 000 gamelles (
dabba) qui sont préparées à la maison par les épouses ou même par des restaurateurs pour les célibataires et livrées par tous les moyens de transports imaginables par les
dabbawallahs aux employés de bureau sur leur lieu de travail. C’est à la suite d’une méprise dans la livraison du repas de son époux que
Ila Singh, une jeune femme au foyer commencera une relation épistolaire avec
Saajan Fernandes, sous forme de petits mots joints à la gamelle qu’elle prépare chaque jour.
Sur le contexte professionnel, on peut noter que, à quelques détails près, l’entreprise indienne est peu différente de nos administrations européennes : les employés y occupent un open-space où les bureaux sont disposés en ligne, tous tournés dans la même direction. Et quand les résultats ne sont pas à la hauteur des objectifs, le « chef » vous reçoit dans son bureau pour une remontée de bretelles en règle. Mais heureusement, se retrouver seul dans le réfectoire à l’heure du déjeuner pour déguster le repas amoureusement concocté par une jeune femme et livré par le
dabbawallah, apporte tout le réconfort possible …
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Un dabbawallah |