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dimanche 23 février 2025

Le domaine des services à la personne dans le dernier film de Robert Guédiguian "La pie voleuse"

 

Le dernier film de Robert Guédiguian ne nous plonge pas vraiment dans le monde très exigeant des services à la personne, mais il en prend le prétexte pour tisser les liens entre les différents protagonistes de ce long métrage où le réalisateur reconstitue une fois de plus sa bande autour de la sémillante Ariane ASCARIDE.

Celle-ci interprète le rôle d’une femme dont on ignore l’âge, qui dispose d’une pensions de retraite mais qui doit cependant continuer à travailler pour, permettre à son petit fils de se payer des cours de piano afin de, peut-être, intégrer le conservatoire, et d’autre part, éponger les dettes de son mari, qui lui, doit se contenter d’une retraite très faible et  qui passe ses journées à jouer aux cartes.

Du métier d’aide à domicile, tel qu’est dénommé ce métier, il ne nous est pas permis d’en voir toute l’intensité, à peine du nettoyage et de la cuisine. Ce film nous donne cependant un aperçu de la gestion du temps de ces salariés d’agences de services à domicile qui doivent enchaîner les tâches et se presser de rejoindre le foyer suivant où la première tâche consiste à pointer à l’aide d’un boîtier accroché au mur, chez le bénéficiaire. Toutefois, et contrairement à la réalité, Maria (Ariane Ascaride) ne semble pas spécialement prise par le temps, se permettant même de faire quelques courses, certes au profit des bénéficiaires, la plupart étant des personnes âgées. Certes, on peut supposer qu'elle ne travaille pas à temps plein, et le fait de s'attarder au domicile de ces personnes lui permet aussi de fureter et de chaparder de l'argent, quand elle "n'emprunte" pas des chèques comme chez Monsieur Moreau (Jean-Pierre Darroussin), pour payer les cours de piano de son petit-fils. La fraude ne sera découverte que fortuitement, lorsque le fils de Robert Moreau sera contacté par le magasin de musique qui a livré le piano chez la fille de Maria, le chèque de caution ayant été détruit suite à un dégât des eaux consécutif à une tentative d'effraction dans ce commerce d'instruments de musique.

Peut-être que les victimes fermaient les yeux, appréciant la mansuétude de Maria à leur égard, eux qui souvent vivent désespérément seuls, même lorsqu'ils sont en couple, ne recevant aucune visite, excepté celle de leur assistante à domicile avec qui ils tissent un lien de confiance plutôt fort. Ils retireront finalement leur plainte. 

La confiance est d'ailleurs, très certainement, l'aspect le plus marquant de ce métier que l'on peut retenir de ce film plaisant, qui ne nous montre rien d'autre de la profession, ni avec maria, ni avec la collègue chargée de la remplacer durant sa suspension en raison de ses méfaits.



dimanche 21 février 2016

Mondialisation, logistique portuaire et une femme de ménage dans "Ma part du gâteau" un film de Cédric Klapisch (2011)

Cédric Klapisch a-t-il été trop ambitieux ou ne voulait-il simplement pas réaliser une véritable comédie sociale avec cette "Ma part du gâteau", son film de 2011 ? Alors que les ingrédients semblaient être réunis, le résultat est un mélange entre une critique de la mondialisation et de ses effets dévastateurs, une chronique de la lutte des classes au sein d'une entreprise du nord de la France, et une histoire d'amour qui serait banale si elle ne s'instillait entre deux personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer.
France, le personnage principal, personnifiée par une remarquable Karin Viard, est une mère courage qui élève seule ses trois filles, et qui doit aller travailler à Paris, suite à son licenciement provoqué par les affreuses spéculations de traders basés à Londres. Elle était jusqu'alors salariée dans une entreprise qui gère des containers, à Dunkerque, et se fait embaucher comme femme de ménage particulière chez Stéphane (Gilles Lellouche), justement  l'un des requins de la finance responsables de sa situation. Elle s'en rendra compte, après avoir eu une relation avec lui, favorisée par la proximité qu'elle développe avec son fils dont il ignorait pratiquement jusqu'à présent l'existence . S'apercevant qu'elle a été trahie par Stéphane, qui n'a aucun sentiment pour elle, et qu'il est à l'origine de la casse occasionnée dans son entreprise, elle le fera venir à Dunkerque après avoir kidnappé son enfant, et le "dénoncera" à ses anciens collègues. Le film s'achève alors qu'elle est emmenée par les gendarmes, le sentiment d'injustice n'en est que plus fort, tandis que lui même s'enfuit, poursuivi par les ouvriers de l'entreprise dont il a scellé le sort par ses spéculations.
Sur le monde du travail, si Cédric Klapisch nous montre un peu le monde des salles de marché et sa tension palpable, il nous dévoile à peine l'univers portuaire et la manipulation des containers, est esquisse tout au plus la lutte syndical pour la défense des emplois. Au  registre du métier de femme de ménage, les scènes sont elle aussi limitées, puisque France travaille seule au domicile du trader, où elle repasse, passe l'aspirateur, s'occupe de son fils ou, exceptionnellement, assure le service lors d'une réception organisée par Stéphane dans son luxueux appartement.

mercredi 28 janvier 2015

Sandrine KIBERLAIN en employée de restauration collective dans le film "L'oiseau" (2012)

Dans ce film de 2012 réalisé par Yves Caumon, l'oiseau c'est un peu elle, Sandrine Kiberlain, séparée de son mari, en détresse et quête de sens pour sa nouvelle vie. L'oiseau, c'est un peu aussi son fils, décédé quelques années plus tôt, un événement dont elle se remet avec difficulté; Et c'est surtout le volatile emmuré dans un ancien conduit de cheminée, qu'elle sauvera d'une mort certaine en perçant un trou dans le mur de son appartement. Mais en lui redonnant la liberté, elle le précipitera vers une triste fin sans que l'on puisse en déduire un parallèle avec la tragique disparition de son enfant.
Est-ce dans ce besoin de se reconstruire qu'elle occupe cet emploi dans les cuisines d'un hôpital pour lequel elle ne semble pas expérimentée ? Elle ne parait pas totalement intégrée, les relations entre collègues n'étant au début des plus chaleureuses. Du moins au début, car elles parviennent tout de même à se souhaiter un "bon weekend" un peu plus en avant du film.
Ces cuisines pourraient être celles de n'importe quelle collectivité, puisqu'il n'est jamais question des clients, si l'on n'y préparait du magret à l'orange. Les conditions de travail sont assez réalistes, avec des scènes pendant lesquelles les protagonistes commandent des marchandises ou les sortent des chambres froides où parfois la lumière s'éteint. Les règles de sécurité alimentaire (H.A.C.C.P.) semblent respectées, sauf peut-être pendant les phases de nettoyage.
Le comportement le plus insupportable est celui du responsable ou celui qui semble l'être, qui passe son temps à harceler ses collègues féminines pour obtenir leurs faveurs. Il arrive parfois à ses fins, Anne (Sandrine Kiberlain) l'apercevra de loin en train de consommer son "droit de cuissage" avec l'une des salariées assise sur un plan de travail.
Un comportement qui ne repoussera pas Anne qui, en conclusion de cette fiction, finira par le rejoindre  dans un restaurant qu'il aura repris entre-temps sur le littoral.

Plus d'information sur :
- le film : L'oiseau.
- Sandrine Kiberlain sur ce même blog dans "Mademoiselle Chambon"


samedi 30 août 2014

Précarité dans le nettoyage : "Louise Wimmer", un film de Cyril Mennegun

Le secteur du ménage ou du nettoyage se prête décidément et malheureusement bien à la précarité. Plusieurs films cités dans ce blog déroulent leur trame dans ce domaine d’activité
Pour Louise Wimmer, le travail consiste à faire les chambres d’un hôtel, le matin. Elle ne bénéficie que d’un temps partiel et aimerait faire plus d’heures pour compléter ses revenus. D'autant plus qu’elle n’a pas de logement et qu’elle doit vivre dans sa voiture, une Volvo hors d’âge qu’elle doit maintenir en état à tout prix pour honorer son contrat de travail. La position devient encore plus fragile lorsqu'une jeune et zélée collègue de Louise, interprétée par Marie Kremer,  n’hésite pas à jouer de ses charmes pour s’attirer les faveurs du chef pour faire embaucher sa belle-sœur. Ce que le manager acceptera en commentant en ces termes «  si elle est comme vous, on n’aura pas de problèmes ».
Pour Louise la situation est inextricable : elle a de plus en plus de mal à conserver le niveau d'hygiène nécessaire à son emploi, et s'arrange en "empruntant" des savons ou des produits alimentaires destinés au petit-déjeuner dans la réserve de l'hôtel ou profitant de la douche du foyer où elle assure des missions de baby-sitting qui lui assurent un complément de revenus. Elle développe un esprit d'adaptation, compte sur quelques rencontres : la gérante d'un bar qui l'héberge et fait office de poste restante et l'un des clients de ce bar qui aide Louise à réparer sa voiture, et qui l'accompagnera dans la scène ultime du déménagement vers l'appartement qu'elle obtiendra finalement.
Entre-temps, elle aura dû vivre quelques moments pathétiques : abandonner son mobilier resté dehors chez son ex, ou entendre sa fille lui annoncer qu'elle s'installe avec son petit ami, alors qu'elle même est à la rue. Le tout est traité sans tomber dans le mélodramatique mais tout en retenue, et là réside certainement tout le talent du réalisateur, Cyril Mennegun, et sans conteste celui de l'époustouflante Corinne Masiero dans le rôle de Louise.
Dans le registre du monde professionnel puisque c'est celui qui nous intéresse, quelques scènes montrent Louise au travail avec sa collègue Séverine (Marie Kremer) ou avec le manager de l'hôtel. Ce dernier est exigeant sans être tortionnaire, mais contestera les heures supplémentaires déclarées par Louise mais sans que l'on sache si c'est elle qui gonfle son crédit où si c'est le responsable qui rechigne à lui régler.
Cet excellent film a été sélectionné à 30 reprises dans différents festivals à travers le monde et a obtenu le César du meilleur premier film (2013) et le Prix Louis-Delluc du meilleur premier film (2013)

dimanche 16 février 2014

Surveillance et nettoyage dans un hypermarché en Uruguay : Gigante, un film de Adrian Biniez

Dans le monde des services annexes à la grande distribution, comme la sécurité ou le nettoyage, les conditions de travail sont similaires quel que soit le pays. Pour preuve, Gigante, ce film de 2009 du réalisateur argentin Adrian Biniez qui raconte une histoire d'amour naissante entre un vigile Jara, assigné à la surveillance video d'un hypermarché, et Julia, l'une des agents de l'équipe de nettoyage qui intervient la nuit dans le magasin. Gauche et maladroite, elle renversera une pyramide de rouleaux d'essuie-tout ou cassera un bocal, ce qui attirera la curiosité du jeune homme qui viendra à son secours et couvrira les chapardages des autres femmes de ménage, du moins tant qu'ils se limitent à des produits de première nécessité.
Sur l'exercice des deux métiers, la sécurité et l'entretien dans la grande distribution, les conditions à Montevideo sont très proches de ce que nous connaissons de ce côté-ci de l'atlantique : des horaires contraignants, le peu de considération des supérieurs, les brimades, la pression, des salaires réduits... Jara est même obligé de cumuler un second emploi de videur dans une boîte de nuit.
La relation sentimentale entre les deux employés se dénouera sur fond de conflit social, puisque, malgré une pétition lancée par les salariés, des suppressions de postes affecteront le personnel, dont celui de Julia, ce qui lancera son prétendant dans une explosion de colère, qui le fera renverser les produits de rayons entiers.
Ce film est à rapprocher de Mariline de Mehdi Charef, ou de "Surveillance" le téléfilm de France 2 tous deux traités dans ce même blog. Diffusé en janvier 2013 sur Arte que l'on peut remercier de nous proposer ce type de films rares, il a fait l'objet d'un article détaillé sur le site du Monde, et a obtenu l'ours d'argent aux Berlinades 2009.


dimanche 30 septembre 2012

Marie-Line un film de Mehdi Charef : Muriel Robin chef d'équipe dans le nettoyage industriel


Ce n'est pas un rôle comique qu'interprète Muriel Robin dans Marie-Line, mais bien un personnage dur, confronté à des "injonctions contradictoires", comme on dirait dans le monde réel du  travail. car au fond, Marie-Line n'est pas si méchante, et même humaine, elle le montrera dans quelque occasion. Mais pour avoir un emploi de chef d'équipe dans un équipe chargée du nettoyage d'un supermarché la nuit, elle doit jongler avec les compromis mais aussi faire face aux injonctions contradictoires comme on les rencontre dans le monde réel du travail. Prendre une carte du Front National, par exemple,  pour satisfaire ses employeurs, et en conséquence se faire traiter de raciste, rudoyer ses collègues d'origine étrangère en situation irrégulière, toujours sous la menace d'une descente de police. Et en tant que chef d'équipe, s'assurer que le travail est fait correctement, assumant ici la fonction de "petit chef", pris entre le marteau et l'enclume, tel que le définit Maurice Thévenet dans son livre "Quand les petits chefs deviendront grands".
Le film de Mehdi Charef n'est pas sans rappeler Bread and roses de Ken Loach, déjà traité sur ce blog (voir cet article). Les deux fictions traitent des problèmes de travailleurs immigrés en situation régulière, dans un secteur d'activités identique, le domaine du nettoyage, mais l'oeuvre du maître britannique se veut plus politique, voire militante.


dimanche 10 juin 2012

Bread and Roses : Ken Loach retrace la lutte de travailleurs clandestins aux USA

Nul besoin de présenter Ken Loach, le cinéaste britannique, auteur de plusieurs films à connotation sociale. "Bread an roses" (Du pain et des roses) présente la particularité de se situer non pas en Angleterre, mais à Los Angeles. L'histoire se déroule dans les années 90 et raconte la lutte que mène des agents de nettoyage de grands buildings pour faire reconnaître leurs droits. C'est avant tout de la dignité que réclament ces travailleurs immigrés, des femmes essentiellement, qui faute d'une situation régulière doivent supporter tous types de brimades. Un jeune syndicaliste maladroit sera le catalyseur d'un mouvement social qui contribuera à améliorer les conditions de travail de ces esclaves d'un nouveau genre. "Bread an roses", inspiré d'une histoire vraie, emprunte son titre à un slogan d'un mouvement ouvrier dont le nom est tiré du titre d'un poème de James Oppenheim (1911).