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dimanche 10 septembre 2017

Les accidents du travail dans le bâtiment au Brésil dans une chanson de Chico Buarque : "Construção" (1971)


C'est en écoutant l'émission "La Bande Originale" sur France Inter le 07 septembre dernier que nous avons découvert cette chanson de 1971, écrite et interprétée par Chico Buarque, dont on connait surtout l'incomparable "Essa Moça Tá Diferente". Rendons-lui cet honneur, c'est à Mathieu Almaric, que nous devons d'avons fait connaissance avec ce titre du célèbre chanteur brésilien. Il a en effet choisi d'intégrer ce titre dans la Play-List que chaque invité de Nagui et de son équipe propose d'écouter, soulignant principalement la construction de la chanson basée sur la répétition d'une même histoire, mais dont le récit varie seulement de quelques mots dans chacun des couplets. La page Wikipedia en langue anglaise de cette même chanson en donne une analyse différente, puisque selon cette source, il s'agirait en fait de trois 3 histoires différentes.
Chico Buarque

Peu importe, c'est bien évidemment le contenu qui nous intéresse, puisque l'histoire narre la fin tragique d'un ouvrier du bâtiment qui se rend sur le chantier puis grimpe "la construction comme s'il était une machine", dresse "à l'étage quatre murs solides, brique après brique". Après avoir déjeuné de haricots "avec du riz comme s'il était un prince", il boit, danse et rit et malheureusement, tombe de l'échaffaudage et s'écrase mortellement en contrebas, "perturbant le trafic".

Si "Construção" n'est peut-être pas, comme l'indique la page Wikipedia qui lui est consacrée "un témoignage douloureux des relations humiliantes entre le capital et le travail", elle nous donne de précieux indices sur la condition d'un ouvrier du bâtiment au début des années 70 dans ce Brésil alors sous le joug  d'une dictature militaire. C'est ce que résume parfaitement le dernier couplet qui nous révèle que le manque de sécurité ("Pour les échafaudages suspendus qui nous font tomber) et l'environnement malsain ("Pour la fumée et la misère qui nous font tousser") sont supportables grâce à une consommation excessive d'alcool, quasi obligatoire ("Pour la cachaça gratuite que l'on doit avaler") qui fera tituber le malheureux et le précipitera à sa fin.

Ce titre semble peu connu, il a pourtant été élu, toujours selon la page Wikipedia (en langue portugaise) "deuxième meilleure chanson brésilienne de tous les temps" à l'issue d'un vote organisé par le journal Folha de S. Paulo et rien de moins que « la plus grande chanson brésilienne de tous les temps » par le magazine Rolling Stone.

Pour aller plus loin :

vendredi 21 juin 2013

Mademoiselle CHAMBON : maçon et institutrice, deux métiers très différents dans le film de Stéphane Brizé

Dans ce film de Stéphane Brizé de 2009, l'intrigue est basée sur la rencontre assez improbable de 2 personnes de conditions et de niveau social différents. Jean, le maçon, interprété par Vincent Lindon, est taciturne, et intellectuellement limité, tandis que Véronique Chambon est institutrice, cultivée et occupe ses loisirs en jouant du violon.
En raison de l'immobilisation de son épouse consécutif à un mal de dos, Jean doit se rendre à l'école récupérer son fils. C'est à cette occasion qu'il rencontrera l'institutrice (Sandrine Kiberlain) qui lui proposera de venir présenter son métier aux élèves, ce dont il s'acquittera avec passion, lui, pourtant avare de ses mots. Les enfants son enchantés. Ce sera le début de cette relation compliquée.
Sur leurs métiers respectifs nous apprendrons peu de choses. L'entreprise de Jean intervient dans plusieurs corps de métier, il assurera d'ailleurs lui-même le changement d'une fenêtre dans l'appartement de l'enseignante, ce qui constituera l'une des seules démonstrations de la technicité de cette profession. Pour le reste, les scènes prenant pour cadre les chantiers montrent essentiellement des ouvriers à la tâche, parmi lesquels on reconnaitra Bruno Lochet. Les salariés sont respectueux des consignes de sécurité, puisqu'ils portent l
des casques, des lunettes pour les opérations de découpe ou de limage à l'aide d'une meuleuse, ou autres E.P.I. (Equipements de Protection Individuels). Mais la caricature n'est pas loin, puisque l'on voit les "gars du bâtiment" boire de la bière.
Du côté de Véronique, exceptées les scènes situées dans la classe avec les élèves, la seule incursion dans le métier de maîtresse d'école sera une séance de correction de copies. Sur le réalisme du statut de cette enseignante, il est permis de s'interroger, puisqu'elle est directement cooptée par sa directrice. Dans la réalité, c'est normalement le rectorat qui procède aux affectations.
Les conditions de travail seront également abordées puisque le mal de dos d'Anne-Marie (Aure Atika) l'épouse de Jean est lié au métier qu'elle exerce dans une imprimerie.
Ce film est adapté d'une œuvre de Eric Holder parue sous le même titre, Mademoiselle Chambon (Flammarion - 1996).