Le dernier film de Robert Guédiguian ne nous plonge pas
vraiment dans le monde très exigeant des services à la personne, mais il en
prend le prétexte pour tisser les liens entre les différents protagonistes de
ce long métrage où le réalisateur reconstitue une fois de plus sa bande autour
de la sémillante Ariane ASCARIDE.
Celle-ci interprète le rôle d’une femme dont on ignore l’âge,
qui dispose d’une pensions de retraite mais qui doit cependant continuer à
travailler pour, permettre à son petit fils de se payer des cours de piano afin
de, peut-être, intégrer le conservatoire, et d’autre part, éponger les dettes de
son mari, qui lui, doit se contenter d’une retraite très faible et qui passe ses journées à jouer aux cartes.
Du métier d’aide à domicile, tel qu’est dénommé ce métier, il ne nous est pas permis d’en voir toute l’intensité, à peine du nettoyage et de la cuisine. Ce film nous donne cependant un aperçu de la gestion du temps de ces salariés d’agences de services à domicile qui doivent enchaîner les tâches et se presser de rejoindre le foyer suivant où la première tâche consiste à pointer à l’aide d’un boîtier accroché au mur, chez le bénéficiaire. Toutefois, et contrairement à la réalité, Maria (Ariane Ascaride) ne semble pas spécialement prise par le temps, se permettant même de faire quelques courses, certes au profit des bénéficiaires, la plupart étant des personnes âgées. Certes, on peut supposer qu'elle ne travaille pas à temps plein, et le fait de s'attarder au domicile de ces personnes lui permet aussi de fureter et de chaparder de l'argent, quand elle "n'emprunte" pas des chèques comme chez Monsieur Moreau (Jean-Pierre Darroussin), pour payer les cours de piano de son petit-fils. La fraude ne sera découverte que fortuitement, lorsque le fils de Robert Moreau sera contacté par le magasin de musique qui a livré le piano chez la fille de Maria, le chèque de caution ayant été détruit suite à un dégât des eaux consécutif à une tentative d'effraction dans ce commerce d'instruments de musique.
Peut-être que les victimes fermaient les yeux, appréciant la mansuétude de Maria à leur égard, eux qui souvent vivent désespérément seuls, même lorsqu'ils sont en couple, ne recevant aucune visite, excepté celle de leur assistante à domicile avec qui ils tissent un lien de confiance plutôt fort. Ils retireront finalement leur plainte.
La confiance est d'ailleurs, très certainement, l'aspect le plus marquant de ce métier que l'on peut retenir de ce film plaisant, qui ne nous montre rien d'autre de la profession, ni avec maria, ni avec la collègue chargée de la remplacer durant sa suspension en raison de ses méfaits.