dimanche 13 mars 2011

"Someone's gotta go" : quand la réalité rejoint la Téléréalité dans le monde du travail


L’émission n’est encore qu’à l’état de projet, mais étant donné le peu de scrupules des diffuseurs, il ne serait pas étonnant de la voir un jour sur le petit écran. Dernière idée en date de la principale productrice de reality shows en Europe, la néerlandaise Endemol, « Someone’s gotta go » littéralement, « quelqu’un doit partir », va encore un peu plus loin dans l’abjection. Le concept consiste à enfermer des collègues de bureau, pendant un temps déterminé, dans un espace confiné. De vrais collègues d’entreprise ! L’objectif est de les éliminer tour à tour, en espérant les voir « s’entretuer » professionnellement, et en misant sur les rancœurs et frustrations qu’ils n’ont pas manqué d’accumuler entre eux au fil des ans.
Et gare à qui « aura passé des communications personnelles ou passé trop de temps à prendre un café pendant les heures de travail ». Mais, sous l’œil d’un business expert, vous pourrez à votre tour dénoncer les problèmes caractériels de vos voisins de bureau, leurs baisses de productivité, ou les inégalités de salaires. Une lutte sans merci dont le verdict est le licenciement, mais Endemol ne précise pas si celui-ci est réel. « Someone’s gotta go » qui n’est pour l’instant qu’un concept destiné aux marchés américain et anglais, a été présenté discrètement au MIP TV de Cannes au printemps dernier. Le teasing, cependant très racoleur, à l’image d’Endemol, était axé sur des messages tels que « jusqu’à présent au travail, il était préférable de ne pas dire la vérité » avec pour bande son « Under pressure » de David BOWIE ; ou encore « votre vie est en jeu », la vie professionnelle, bien entendu. D'un autre côté, une video montrait l’acteur Michael KEATON envoyer au diable un interlocuteur téléphonique, rappelant une scène vécue au bureau.
L’américain Fox Television s’est portée acquéreur du concept, mais n’étant pas sûre de pouvoir le lancer en ces temps de crise économique, elle a également acheté, à titre de lot de consolation, une autre émission : « More to love » (Encore plus à aimer). Celle-ci alloue à des cœurs solitaires en (fort) surpoids de se rencontrer. Dans l’ignominie, il n’y a pas de limites …
Source : La Repubblica – Jeudi 09 avril 2009.

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