François est ouvrier dans un , il
est affecté à une unité de sablage, endossant chaque
jour sa combinaison qui ressemble à un scaphandre et manipulant une lance
projetant du sable et de l'abrasif dans le but de décaper de grosses pièces
usinées.
L'atmosphère est hostile, au
point de flétrir en quelques minutes le bouquet que tient Françoise, la
fleuriste (Jacqueline
Laurent) en visite
dans les ateliers. Ce sera leur première rencontre et l'unique plan tourné au
sein de l’usine. Pour atténuer les effets de la poussière produite par la
projection de sable, François boit régulièrement du lait dont il propose un
verre à la jeune femme, tandis qu’un de ses collègues préfère le vin, sans pour
autant que Carné ne fasse allusion aux problèmes d’alcoolisme du monde ouvrier.
L'entreprise représenterait même ici la vertu, car à la blancheur du lait il faut ajouter la propreté du prolétaire qui se lève chaque matin et, qui déclare avec certes une pointe d'ironie "le travail c'est la santé et la liberté". "Y'a une bonne petite place à prendre" lancera-t-il avec un peu plus de sarcasme aux badauds , alors qu'il est sur le point d'être arrêté par les policiers.
A l'opposé, Valentin représente le vice, le mensonge et la manipulation, pour lui le travail de François est "malsain", et pas seulement au sens propre du terme. L'ouvrier de son côté considère que les bonimenteurs de son espèce sont comme "le sable en dedans" qui peu à peu dévore les poumons du sableur, au point que ses collègues doutent que les gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l'ordre pour le déloger de sa chambre où il s'est retranché puissent avoir de l'effet.
Et c'est la sonnerie du réveil-matin de l'ouvrier qui ponctue le chef d'oeuvre de Carné juste après que François se soit donné la mort.
Si l'entreprise ne fait l'objet que d'un seul plan, il est à noter le niveau de modernité des équipements et des postures de ce poste de sablage pour un film qui remonte à 1939.
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